Psychee-logis

Un chaos organisé

Lundi 12 juillet 2010 à 21:37

 Quant j'ai commencé ce blog, je voulais en faire un lieu sans aucune prétention, apporter des réflexions sans parler de moi et de ma vie (et ses tracas dont je ne suis épargnée). Livrer mes pensées et confronter au monde mon écriture, ce que je n'osais faire par timidité. J'ai atteint un moment de ma vie où la critique ne me vexe plus du moment qu'elle est constructive, je suis consciente que le talent n'est pas inné et que tout est le fruit d'un travail en amont, et qu'il faut sans cesse persévérer. Alors je me nourris de mots, je me nourris d'images, je réfléchis, je formule mes tribulations, je les remanie, et ainsi de suite jusqu'à en être satisfaite. Et je poste ici le fruit de tout cela, récoltant des commentaires (auxquels je réponds avec plaisir) et des "j'aime" (que je trouve très flatteur). Cela fait des années que j'écris, même si j'ai conscience de ne pas avoir mon style "définitif", je sais déjà ce que j'aime écrire et comment et vice versa.
 N'étant pas une "star" des blogs, je pensais que mes écrits ne seraient pas enclin à être copiés. Je trouve même le principe plus que curieux : se servir dans un blog qui ne parle que d'observations et de réflexions, c'est un peu réducteur, ça laisse entendre que la personne est incapable de produire une réflexion par elle-même... Je peux comprendre le terme "influence", je peux comprendre qu'on s'inspire, je peux admettre la citation mais j'ai du mal avec la paraphrase de mes mots.
 Est-ce la rançon de mon "originalité"?

Dimanche 11 juillet 2010 à 13:37

 Je ne sais si je suis une personne étrange (en plus d'être égoïste et littérophage) mais j'ai parfois l'impression que le monde est fou. Tout est si paradoxal, je ne comprends pas vraiment le but de tout ça...
 Premier paradoxe qui m'avait choqué au lycée : le fait d'être original tout en ressemblant aux autres. Je pensais que, vestimentairement parlant, ça ne s'appliquait que sur une population d'un certain âge, et malheureusement non. J'ai constaté que même les styles marginaux ont aussi leurs "cahiers des charges" et que ne pas les respecter, c'était ne pas faire partie du mouvement. J'ai trouvé ça extrêmement stupide (à quoi bon être marginale si c'est pour ressembler aux autres marginaux?), alors j'ai décidé de me sortir des cases. On peut aimer les cultures sans forcément adhérer à la poignet de clichés qu'elle colporte. On ne me case plus, je suis moi, je me vêtis comme je le souhaite.
 Autre paradoxe, le fait que nous restons silencieux les uns face aux autres dans la rue tandis qu'anonymement, derrière un écran, nous échangeons des mots sans complexe. Je suis timide à l'origine, mais j'aime aussi le contact humain, il en nait souvent de belles rencontres (au mieux) ou de sympathiques anecdotes. Avec ma manie de dévisager les gens,  je n'ai pas échappé à la fameuse question "il y a un problème?". J'ai répondu que non, que je regardais les gens avec insistance depuis toujours et que j'étais désolée d'avoir gêné cette personne, qui d'ailleurs s'est radoucie pour dire qu'il y avait pas de mal en me souhaitant une bonne journée. Nous sommes tous des êtres humains et je pense que nous pouvons communiquer mais je ne comprends pas pourquoi nos rapports sont devenus à ce point aseptisés. Une amie de ma mère (qui est revenue de très loin) essaye toujours de parler et de donner le sourire aux gens qu'elle croise, que ce soit une amie, un vendeur ou le facteur. Je suis pour ce genre de chose, Et sur internet, tout le contraire, les gens se confient, les gens partagent, ils s'aident alors que c'est plutôt le contraire dans la rue.
 Une dame (qui nous a quitté depuis, paix à son âme) m'a dit un jour "On ne sait plus communiquer" depuis, j'essaye d'apprendre à le faire.

Mardi 6 juillet 2010 à 22:23

Je n'arrête pas de bouger en ce moment, j'ai vu des paysages et j'ai constaté des choses étranges. J'habite un joli coin (en tout cas, je trouve) plein de verdure. Les monuments ne manquent pas (divers châteaux, forêts...) et je ne me lasserai point de sortir mais j'exècre la bêtise humaine. Les rumeurs, les appels téléphoniques à la gendarmerie, les regards, les propos gênants, le voisinage qui parfois donne des envies d'île déserte...
Grande adepte de la remise en question, telle le chèvre de Mr Seguin, je suis donc partie voir si, à défaut d'herbe plus verte, la bêtise était plus rare ailleurs.
Ma première étape se fit en bordure de mer, en région Côte d'Azur. La mer adoucit-elle les esprits? Le soleil rend-t'il les gens plus chaleureux? Pas selon moi. Nul ne s'occupe de son prochain sauf s'il y a un quelconque intérêt (exemple : vous détailler certaines zones corporelles à l'insu de votre regard communicatif et colérique). Donc vous évoluez dans un monde où, entourer de monde, vous demeurez seule. Et parce que la nourriture ne tombe pas du ciel, vous entrez dans un centre commercial. Je n'ai jamais vu autant de tension palpables pour une chose si futile : les gens se bousculent, râlent, s'insultent... On se demanderait presque s'il faut s'excuser d'être là. Vous sortez (fuyez) le ticket de caisse et vos victuailles à la main en vous disant que, finalement, l'anonymat rural n'est pas si mal... Peut-être que la nuit, tout est différent? Vous suivez des guides pour boire un verre, vous prenez place et voyez un homme poursuivi et frappé par des serveurs de l'établissement. Le changement d'enseigne devient une évidence (la soirée s'est fort bien passée, dans un bar peuplé de touristes d'ailleurs).
En rentrant une première fois, j'ai relativisé concernant mon lieu d'habitat...


Mercredi 23 juin 2010 à 22:59

Deux femmes sont assises à une table, sur une terrasse. Elles sont en train de discuter, l'air de rien. L'une est fine, très maquillée et vêtue avec soin, elle est en valeur. L'autre est bien plus simple, en guise de maquillage, des traces de fatigue, des vêtements simples, des rondeurs qu'elle n'affectionne pas et ça se voit. Elles continuent de parler et s'en vont. Un homme passe et se retourne sur leur passage, adressant un signe de tête à la fine femme. Qui remarque l'autre? Qui a vu le regard plein de malice ou son sourire éblouissant? Personne. Elle a l'impression d'être le faire valoir, d'être un accessoire amicale afin de davantage faire ressortir la beauté de son amie, le contraste entre elle n'était-il pas suffisant?
Cette situation ne vous parle peut être pas, mais c'est un tour vieux comme le monde. Avez-vous été un faire-valoir? J'en fus un, un soir. J'étais une damoiselle complexée et pour que je me mette en valeur à cette époque, j'estimais que je devais justement devoir trouver quoi mettre en valeur, et ne trouvant rien après une minutieuse mais brève inspection, je cachais délicatement la source du complexe.  Je maquillais, simplement, mon regard, pas de fard, de mascara, de fond de teint. Je partais ainsi, ayant conscience d'être proche de l'austérité vestimentaire, chose anormale à cet âge, aucune fantaisie, rien que du camouflage. Je traversais ainsi les espaces, faisant ressortir cette amie. Mon apparence desservait la sienne, ma distance faisait ressortir ses accolades... Et mes sujets de conversations, son manque de culture. Mon calme, son excitation puis son départ, mon incompréhension. Cet épisode me donna une leçon, tout n'est pas que regard, et la beauté intérieure peut aussi attirer l'oeil. Alors, si vous sentez qu'un jour, vous allez devenir un "faire-valoir", n'oubliez pas une chose : vous êtes belle et vous avez vos atouts, alors pourquoi ne pas inverser la partie?

Mercredi 23 juin 2010 à 16:59

Lorsque j'étais lycéenne, j'avais un professeur de lettres modernes qui était un fin gourmet littérophage. Je ne sais s'il sentait poindre en moi un potentiel, toujours est-il qu'il s'attardait sur mes copies avec ce mot "lourdeur".
Je passais mon temps à faire davantage attention à mes écrits, à les simplifier et tout simplement, à apprendre les bases de l'écriture. J'ai été initié par cet homme avec qui, à défaut de paroles, nous entretenions une relation professeur-élève conflictuelle. Et c'est pourtant cet homme qui s'est levé contre tous pour me donner ma chance de faire une classe inespérée. Il avait raison, puisque j'ai eu mon bac sans réelles difficultés.
Le proverbe populaire dit que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, alors, j'ai toujours écrit. A chaque moment critique, à chaque instant de libre... Je garde toujours sur moi un carnet avec des pages vierges et des stylos, on ne sait jamais, les mots ne préviennent pas.
Une initiation laisse toujours des traces, et comme mon professeur, à chaque relecture de mes écrits, je maintenais un esprit critique alerte, je traquais les lourdeurs. J'allégeais les chapelets paradoxaux, j'évitais les pléonasmes ou les corrigeais.
Alors, j'ai envie de dire que c'était une évidence, que mon esprit critique s'est enflammé face à certains blogs. J'ai donc trouvé ma propre définition de lourdeur : abus de figures de styles et pléonasmes qui nuisent au sens du texte (parce que ça peut s'étendre au texte complet). Certains s'appliquent tant à essayer d'embellir leurs propos que finalement, l'idée principale leur échappe totalement.
Mes amis savent d'ailleurs que s'ils le souhaitent, je leur donne mon avis sur leurs écrits, certes, c'est un peu cru, mais je vois l'écriture comme la cuisine, on se donne des tuyaux pour les bases mais chacun a son style. Je suis pour les critiques constructives et j'aime en recevoir, ça prouve qu'on a pris le temps de se pencher sur mon travail.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Page suivante >>

Créer un podcast