Psychee-logis

Un chaos organisé

Mercredi 23 juin 2010 à 22:59

Deux femmes sont assises à une table, sur une terrasse. Elles sont en train de discuter, l'air de rien. L'une est fine, très maquillée et vêtue avec soin, elle est en valeur. L'autre est bien plus simple, en guise de maquillage, des traces de fatigue, des vêtements simples, des rondeurs qu'elle n'affectionne pas et ça se voit. Elles continuent de parler et s'en vont. Un homme passe et se retourne sur leur passage, adressant un signe de tête à la fine femme. Qui remarque l'autre? Qui a vu le regard plein de malice ou son sourire éblouissant? Personne. Elle a l'impression d'être le faire valoir, d'être un accessoire amicale afin de davantage faire ressortir la beauté de son amie, le contraste entre elle n'était-il pas suffisant?
Cette situation ne vous parle peut être pas, mais c'est un tour vieux comme le monde. Avez-vous été un faire-valoir? J'en fus un, un soir. J'étais une damoiselle complexée et pour que je me mette en valeur à cette époque, j'estimais que je devais justement devoir trouver quoi mettre en valeur, et ne trouvant rien après une minutieuse mais brève inspection, je cachais délicatement la source du complexe.  Je maquillais, simplement, mon regard, pas de fard, de mascara, de fond de teint. Je partais ainsi, ayant conscience d'être proche de l'austérité vestimentaire, chose anormale à cet âge, aucune fantaisie, rien que du camouflage. Je traversais ainsi les espaces, faisant ressortir cette amie. Mon apparence desservait la sienne, ma distance faisait ressortir ses accolades... Et mes sujets de conversations, son manque de culture. Mon calme, son excitation puis son départ, mon incompréhension. Cet épisode me donna une leçon, tout n'est pas que regard, et la beauté intérieure peut aussi attirer l'oeil. Alors, si vous sentez qu'un jour, vous allez devenir un "faire-valoir", n'oubliez pas une chose : vous êtes belle et vous avez vos atouts, alors pourquoi ne pas inverser la partie?

Mercredi 23 juin 2010 à 16:59

Lorsque j'étais lycéenne, j'avais un professeur de lettres modernes qui était un fin gourmet littérophage. Je ne sais s'il sentait poindre en moi un potentiel, toujours est-il qu'il s'attardait sur mes copies avec ce mot "lourdeur".
Je passais mon temps à faire davantage attention à mes écrits, à les simplifier et tout simplement, à apprendre les bases de l'écriture. J'ai été initié par cet homme avec qui, à défaut de paroles, nous entretenions une relation professeur-élève conflictuelle. Et c'est pourtant cet homme qui s'est levé contre tous pour me donner ma chance de faire une classe inespérée. Il avait raison, puisque j'ai eu mon bac sans réelles difficultés.
Le proverbe populaire dit que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, alors, j'ai toujours écrit. A chaque moment critique, à chaque instant de libre... Je garde toujours sur moi un carnet avec des pages vierges et des stylos, on ne sait jamais, les mots ne préviennent pas.
Une initiation laisse toujours des traces, et comme mon professeur, à chaque relecture de mes écrits, je maintenais un esprit critique alerte, je traquais les lourdeurs. J'allégeais les chapelets paradoxaux, j'évitais les pléonasmes ou les corrigeais.
Alors, j'ai envie de dire que c'était une évidence, que mon esprit critique s'est enflammé face à certains blogs. J'ai donc trouvé ma propre définition de lourdeur : abus de figures de styles et pléonasmes qui nuisent au sens du texte (parce que ça peut s'étendre au texte complet). Certains s'appliquent tant à essayer d'embellir leurs propos que finalement, l'idée principale leur échappe totalement.
Mes amis savent d'ailleurs que s'ils le souhaitent, je leur donne mon avis sur leurs écrits, certes, c'est un peu cru, mais je vois l'écriture comme la cuisine, on se donne des tuyaux pour les bases mais chacun a son style. Je suis pour les critiques constructives et j'aime en recevoir, ça prouve qu'on a pris le temps de se pencher sur mon travail.

Mercredi 23 juin 2010 à 12:53

Si j'ai bon souvenir, ce mot est grec. il signifie "celui qui mîme, qui joue un rôle". Bref, des porteurs de masques. tout le monde a eu sa période d'hypocrisie. Un cadeau désagréable? Un petit sourire, un remerciement (hypocrisie). Un supérieur ou une personne à qui on ne peut livrer le réel fond de sa pensée (violente)? Un sourire et une bonne respiration. Discuter avec des gens qu'on ne veut pas voir à ce moment, aier une personne sans envie mais le faire avec le sourire, écouter les propos indignes en restant stoïque...
Oui, nous avons tous eu ce moment, et nous en aurons d'autres, autant avoir la franchise de l'admettre. Je pensais que justement, sur les blogs, l'anonymat pouvait être un bouclier à ses pratiques. Comment porter un masque dans la mesure où l'anonymat garantit déjà une protection? Et je me suis rendue compte que finalement, pour certaines personnes, l'hypocrisie était tant incrustée dans leurs moeurs qu'ils s'en servaient tout le temps et ce, sans s'en rendre compte. Et comme des personnes dépendantes, ils nieront avec cris et grands gestes (demandez à un alcoolique s'il est ivre...). 
Je suis de celle qui apprend à identifier ses défauts. Je travaille dessus et je les admets par la suite. Je parle d'eux, je les avoue, je les accepte. Je suis hypocrite, au moins, personne ne me l'apprendra vu que je le sais déjà.

Dimanche 20 juin 2010 à 13:41

Je viens de finir de dévorer les Thanatonautes de Werber et j'ai déjà fait des recherches pour traquer ma prochaine alimentation littéraire. Après examens et épluchage de magasines et sites web, c'est décidé, je dévorerai Proies de Mo Hayder.
Evidemment, j'ai encore des ouvrages à terminer, d'autres que je n'ai même pas commencer... Certains ont peur de mourir de faim, je crains la pénurie de mots. Et quant je ne lis pas, j'écris, afin de produire, moi aussi, ma propre cuisine littéraire avec des débuts qui furent indigestes.
J'aime les instants de réflexions que me laissent un livre et son enfermement hermétique qui me permet de m'évader sans bouger. J'ai échappé à des bien des désagréments un livre en main, mais parfois ça ne suffit pas.
Je suis actuellement dans la phase de digestion, avec les questions qui viennent. Je ne sais pas si la mort est finalement une fontaine blanche (le fameux contraire du trou noir) mais j'ai trouvé beaucoup de choses qui m'ont amenée à la réflexion. Et pourtant, j'ai trouvé qu'il y avait de réels problèmes de rythmes sur ce livre, des évènements importants à peine décrits alors que d'autres avaient plus d'attention de la part de l'auteur (mais ce n'ets que mon avis).
J'ai aimé cette critique de la société cachée sous une course sur le savoir (notamment sur la mort). Le monde a besoin de violence, l'humain est opportuniste et se comporte en mouton. L'argent dirige le monde et ce, peu importe le contexte. Il y a toujours des forts qui profitent et des faibles qui trinquent. Il faut savoir pardonner. Toute vérité n'est pas bonne à dire....
Je ne pense pas être la seule personne à avoir fait face à la mort un jour (on a tous perdu quelqu'un), mais ce livre m'a un peu déboussolé. Et si c'était vrai? Et si nous pouvions explorer la mort comme une ville? Et si finalement, à trop banaliser l'impossible, nous nous mettions à oublier d'apprécier ce que nous avions?
Connaissez-vous Francis Ponge? C'est un poète qui écrit sur des objets du quotidiens afin de les sublimer et de les débarrasser du voile terme de l'habitude. Je m'explique. A force de voir une table (par exemple), on ne fait plus attention à elle, on la considère uniquement pour son aspect foctionnel, mais on a oublié la rencontre avec cette table, comment on a été amené à la regarder sous tous les angles, à la choisir elle et pas une autre et s'en satisfaire. Et c'est aussi une leçon de ce livre, nous maltraitons ce que nous banalisons.


Dimanche 20 juin 2010 à 11:22

Où l'on se promène et le destin vous permet de faire une ou des rencontres sympathiques ou saugrenues. On peut se réjouir de ses rencontres (ou pas), elles peuvent nous enrichir, nous laisser des souvenirs ou parfois des questions dont les réponses ne seront que trop inaccessibles.
Parce que parfois, les révélations les plus inattendues se font dans un coin de rue, que faire avec elles?

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